Restructuration du siège de la Caisse Régionale du Crédit Agricole FC_Besançon (25)
Le siège de la Caisse Régionale du Crédit Agricole, regroupant différents corps et typologies de bâtiments, appartient au secteur sauvegardé du centre ancien. Il est à la lisière intramuros de la boucle, et fait partie de l’anneau périphérique intérieur qui borde la rivière. Il fait face à l’un des six ponts permettant de franchir le Doubs et pénétrer le centre ancien, formant une véritable porte d’entrée au cœur de la ville.
Le bâtiment Cusenier est composé de 2 entités. La première de 7 niveaux, est caractéristique de l’architecture des années 1980, dessiné selon une trame régulière et très rigide lisible en façade par sa modénature en béton claveté. La seconde entité est composée de 5 niveaux, formant le pignon, et le retour sur la rue Courbet, habillée d’une façade légère métallique. Le bâtiment Courbet datant du Second Empire, de belle facture, est typique des constructions du centre-ville bisontin.
Nous proposons la démolition complète de l’entité sur 5 niveaux, compris sous-sol, et la mise à nu de la structure de l’entité reliée à la MSA. Ces démolitions nous permettent de retravailler les fonctionnements de chaque niveau plus librement, créer des espaces lumineux, et offrir une qualité de vie certaine aux usagers. Le sens de circulation des parkings aériens et souterrains est simplifié. L’entrée principale sera naturellement placée en tête de proue du bâtiment, à l’angle des rues Courbet et Cusenier. Elle sera généreuse, lumineuse et desservira l’ensemble des niveaux par un escalier monumental qui prendra toute son ampleur dans un grand espace libre. Elle sera le point de repère de la nouvelle banque, signal d’appel et lieu stratégique d’entrée dans le bâtiment.
Le croisement entre l’analyse urbaine environnante, et l’image que doit revêtir une banque aujourd’hui, nous a permis de mettre en évidence des caractéristiques qu’il nous parait judicieux de mettre en œuvre dans notre projet afin de l’insérer judicieusement dans son contexte :
_la densité, la robustesse et l’ancrage prononcé des volumes bâtis, comme le bâtiment Courbet,
_l’alignement sur rue, et le raccord des échelles à respecter pour favoriser une bonne insertion,
_l’usage de tonalités semblables à celle du contexte construit : la pierre locale aux nuances ocre et bleu-gris, très présente dans le bâti du cœur de la ville,
_la démonstration d’une démarche durable, contemporaine et innovante dans la façade du bâtiment.
L’architecture aura pour objectif de retranscrire la vocation ou l’orientation de ce que l’on peut attendre d’une banque aujourd’hui : la stabilité et la modernité. Deux notions qui peuvent pourtant paraitres contraires. Elles sont retranscrites dans deux principes fondamentaux de la constitution du projet : la monumentalité et la stabilité sont mis en exergue dans l’habillage de la structure mise à nu du bâtiment qui est revêtue d’un parement en pierre de bleu et jaune de Lignière, et la contemporanéité exprimée par la double peau galbée en verre qui assure la gestion raisonnée et contrôlée des apports solaires dans le bâtiment dans un mouvement courbe qui englobera la structure rigide de cette structure de pierre. Les nez de dalles seront habillés de consoles isolées, supports de la double peau. Entre ces consoles sont mises en place des volumétries habillées de cuivre, véritables cadrages sur le paysage environnant qui accueilleront des salles de réunions de différentes surfaces qui ponctueront la façade.
Sur le pignon, aujourd’hui strict rigide et empreint de l’architecture de son époque, nous proposons une composition en courbe qui vient épouser de façon plus douce l’angle des rues Cusenier et Courbet. Le gabarit de la double peau se raccorde aux points d’ancrage de part et d’autre qui lui sont offerts : rue Cusenier, le dernier niveau se raccorde sur le faitage du dernier élément de l’attique de la MSA, tandis que côté rue Courbet, le gabarit s’assouplit pour venir se raccorder à la colonne du dernier ordonnancement, ménageant des terrasses décroissantes pour les sixième et cinquième étages au-dessous d’une grande vague que dessine la double peau. La façade prend également une courbure, elle est galbée et intelligente, se parant sur la façade Courbet de cellules photovoltaïques.
La double peau ventilée apporte de nombreux avantages :
_thermique : par la protection solaire en été et évacuation par flux laminaire du rayonnement solaire, et en hiver, par la création d’un tampon thermique augmentant l’isolation du bâtiment par couche intermédiaire,
_isolation du bâtiment sur le plan acoustique,
_architectural : par une enveloppe apportant transparence et profondeur à la façade,
_urbaine : par le jeu de réflexion de l’environnement paysager et construit, proche et lointain, qui l’animera naturellement.
Maitre d’ouvrage_Crédit Agricole Franche Comté
Maitre d'oeuvre_BERGERET&ASSOCIES
Etat d’avancement_Concours perdu 2016
Economiste_ LBE
Structure_STRUCTURAE INGENIERIE
Thermique & Electricité_ PETIN/HENRY
Montant travaux_15 000 000€ HT
Surface_6 450m² restructurés
Mission de l’architecte _Conception/Réalisation